Σάββατο 5 Ιουλίου 2008
Η ΠΡΑΓΜΑΤΙΚΗ ΠΑΤΡΙΚΗ ΛΕΙΤΟΥΡΓΙΑ
La réelle fonction du père
Par Yvon Dallaire, psychologue
(Résumé tiré de Homme et fier de l’être
publié aux Éditions Option Santé (Québec, Canada) en 2001)
(Note historique : La première fête des pères fut célébrée à Spokane (État de Washington) le 19 juin 1910. C'est Sonora Smart Dodd, élevée ainsi que ses cinq frères et soeurs par son père Henry Jackson Smart suite à la mort de leur mère, qui en eut l'idée. L'idée d'une fête nationale et annuelle des pères fit son chemin, mais ce n'est qu'en 1966 qu'elle devint officielle aux États-Unis. La France la célèbre depuis 1968. J'ignore en quelle année eut lieue la première fête des pères au Québec, en Belgique et en Suisse. Quelqu'un(e) le sait ? Pour la majorité des pays, elle se tient le 3e dimanche de juin, mais le 19 mars, fête de St-Joseph, en Italie, en Espagne et au Portugal. Au Luxembourg, elle a lieu le 3 octobre. La première fête des mères remonte à la Grèce antique. La France a inauguré le premier dimanche de mars une fête des grands-mères depuis 1987. À quand une fête des grands-pères ?)
Dans un contexte social où de plus en plus de pères veulent s’impliquer dans l’éducation de leurs enfants, il serait peut-être bon de se poser la question : « En quoi consiste réellement la fonction paternelle ? » En quoi sa fonction est-elle complémentaire, et non similaire, à la fonction maternelle ? Quelle est la mission réelle du père ? Voici quelques éléments de réflexion que j’ai glanés au cours de mes lectures et de ma vie de père et qui m’ont servi à écrire le chapitre « Un père, pour quoi faire ? »
Il existe une différence fondamentale entre rôle sexuel et fonction sexuelle. En résumé, le rôle désigne des comportements, des actes ou des attitudes conscientes, volontaires, concrètes, interchangeables et relatifs comme les tâches ménagères ou de pourvoyeurs. Ces rôles évoluent au gré du temps et des modes et peuvent être indifféremment remplis par la mère ou le père (identité de genre). La fonction est à l’inverse des rôles car celle-ci est inconsciente, psychologique (non volontaire), unique, spécifique et absolue (identité sexuée). Aucune mère, malgré sa bonne volonté, ne peut remplir la fonction paternelle ; elle ne peut remplir que « sa » fonction maternelle. Et vice versa !
La fonction maternelle est d’abord une fonction de matrice, de source nourricière, d’enveloppe, de réceptacle de vie, de rétention. La bonne mère représente l’abri, la sécurité, la protection, la chaleur, l’affection, la fusion, la compréhension… La mère représente l’amour. La fonction du père en est une de séparation, d’expulsion du sein maternel, de distinction, de différenciation. Le bon père doit éduquer ses enfants dans le sens étymologique du mot « educare » : faire sortir, tirer dehors, conduire au-dehors avec soin, montrer le chemin.
La fonction du père est de séparer l’enfant de la mère. Il doit s’interposer entre la mère et l’enfant pour permettre à l’enfant de développer son identité en dehors de la symbiose maternelle et rappeler à la mère qu’elle est aussi une femme, une amante, un être de plaisir, non seulement un être de devoir généreux. Si la mère représente l’amour fusionnel, le père représente les limites, les frontières, la séparation psychologique.
L’enfant a besoin de sentir toute l’attention de la mère pour découvrir sa puissance. Mais il a aussi besoin des interdits de son père pour connaître ses limites et apprendre à faire attention aux autres. L’enfant apprend, par sa mère, qu’il est au centre de l’univers, de son univers ; il doit apprendre, par son père, qu’il existe d’autres univers avec lesquels il devra collaborer pour survivre et s’épanouir. L’enfant doit apprendre à se situer à mi-chemin entre l’attitude du chat et du chien. Le chat se croit le maître en voyant tout ce que son « esclave » fait pour lui, alors que le chien perçoit son propriétaire comme son maître parce qu’il est capable de tout faire pour lui.
D’après les psychologues, la fonction paternelle se manifeste dans cinq secteurs précis :
1. La protection. Auparavant, grâce à sa force physique, cette protection était surtout limitée aux dangers physiques extérieurs : l’homme des cavernes devait protéger les siens de prédateurs de toutes sortes. L’homme du XXIe siècle sera de plus en plus appelé à assurer, en plus, une sécurité émotive non seulement pour ses enfants, mais aussi pour sa femme (c’est d’ailleurs là l’une des principales demandes de la femme moderne). Sa femme et ses enfants veulent pouvoir compter sur lui. Pour ce faire, il doit évidemment être présent, physiquement et psychologiquement, et être valorisé dans cette fonction.
2. L’éducation. Le père doit faciliter à ses enfants l’apprentissage du contrôle de soi ; il doit leur apprendre à renoncer à la satisfaction immédiate de ses besoins et désirs ; il doit leur apprendre la patience. Il doit surtout les aider à canaliser leur agressivité vers une expression positive et constructive de celle-ci. Il est évident que, ce faisant, il apprend lui aussi à mieux gérer ses propres besoins et sa propre agressivité. Mais n’est-ce pas en enseignant qu’on apprend à enseigner ?
3. L’initiation. Le père a aussi comme fonction d’humaniser l’enfant à la frustration et au manque afin de pouvoir l’intégrer dans le monde adulte et le monde social, comme cela se fait dans les rituels initiatiques des tribus dites « primitives ». Le père initie l’enfant aux règles de la société, sinon aucune vie sociale n’est possible. La démission du père à ce niveau, ou son exclusion, est probablement en grande partie responsable de l’augmentation croissante de la délinquance juvénile. Les enfants deviennent délinquants parce qu’ils continuent de croire que tout leur est dû et que les autres sont à leur service (comme l’était maman).
4. La séparation. La femme moderne demande à l’homme de l’accompagner dans toutes les étapes de la grossesse, de l’accouchement et des soins de l’enfant et je crois que cet accompagnement constitue une excellente façon de développer le sens de la paternité. Mais, j’insiste pour réaffirmer que la fonction du père est de séparer l’enfant de la mère et la mère de l’enfant et non pas de former une « sainte trinité » où chacun perd son identité. Ainsi, le père permet la survie et l’épanouissement de l’enfant ; ainsi, l’homme permet la survie et l’épanouissement de la femme qui existe dans la mère.
5. La filiation. Peu importe le nom de famille donné à l’enfant, celui-ci a besoin de savoir qu’il a un père et qui est ce père. Il a aussi besoin de savoir qu’il s’inscrit dans une lignée qui possède une histoire. Il a besoin de se sentir relié à l’humanité, qu’il fait partie de la grande famille humaine. Traditionnellement, la filiation était patrilinéaire ; elle assurait au père qu’il avait un fils ou une fille et elle assurait à l’enfant, fille ou fils, qu’il avait bien un père, ce père.
La maternité ne fait pas de doute : la mère sait que c’est « son » enfant parce qu’elle l’a porté. La paternité, elle, doit parfois être prouvée et c’est la raison principale pour laquelle, ne l’oublions pas, la filiation patrilinéaire et la monogamie se sont développées. L’homme peut ainsi être assuré qu’il est vraiment le père de ses enfants et qu’il peut consacrer ses ressources, sa force de travail et son affection à leur survie et leur développement. C’est une attitude extrêmement paranoïde de croire que les hommes ont inventé ces institutions pour asservir les femmes. Ils l’ont fait pour protéger leurs droits, leur paternité, ce qui m’apparaît un mobile tout à fait légitime. Sinon, l’homme serait encore plus esclave de la femme en ce sens que sa fonction serait réduite à son rôle de pourvoyeur : améliorer les conditions de vie de n’importe quel enfant et il devrait probablement prendre en charge de nombreux enfants qui ne sont pas les siens. D’ailleurs, diverses études rapportent qu’actuellement de 2 à 8 % des enfants sont élevés par un père qui n’est pas le leur et ce, à l’insu du père.
Déjà, en juillet 1966, Margaret Mead proposait dans un article de Redbook le mariage en deux étapes. La première consistait en un lien légal sans véritable engagement et sans conséquences advenant un divorce : le mariage individuel ou amoureux. La deuxième étape légalisait la relation à long terme avec des garanties concernant les enfants en cas de divorce : le mariage parental. Ce mariage unirait les co-parents à vie. La première étape a donné naissance au foisonnement des unions libres des années 70 et 80. Mais la deuxième étape n’a jamais pris forme. Les enfants n’ont aucune garantie que leurs droits seront respectés dans le cas de divorce. Les mariages basés sur le sentimentalisme, le non-engagement et l’absence de sens pratique responsable deviennent évidemment explosifs et traumatisants pour toutes les parties en cause au moment du divorce, et les enfants sont souvent l’enjeu des disputes entre ex-amants.
Les alternatives du père
Devant la situation actuelle, l’homme devenu père se trouve face à une alternative que l’on peut présenter de différentes façons :
1. Il délègue toutes ses responsabilités à la mère et lui laisse tout le pouvoir ou bien il s’approprie la partie du pouvoir qui lui revient et fait partie intégrante du triangle familial.
2. Il reste le pourvoyeur de nourriture qu’il a été depuis le début de l’humanité ou bien il s’implique en plus au plan relationnel et émotif pour éviter d’être le père manquant à l’origine des enfants manqués (Guy Corneau) parce qu’ils ont eu trop de mère et pas assez de père.
3. Il démissionne et ne sert que d’épouvantail au service de la mère (bonhomme 7 heures ou père fouettard) ou bien il se tient debout et se « bat » pour remplir sa fonction de père.
Comme l’a si bien fait ressortir le sociologue québécois Germain Dulac (La configuration du champ de la paternité : politiques, acteurs et enjeux, in Lien social et politique, no 37, printemps-été 1997), les études faites sur la paternité l’ont été autour des quatre paradigmes négatifs suivants : la passivité, l’absence, la violence et l’abus. On s’est plutôt penché sur les conséquences de l’absence ou de la passivité du père et sur les effets négatifs des abus de pouvoir paternels plutôt que de chercher à étudier la paternité pour elle-même, ses caractéristiques intrinsèques, ses apports à l’éducation et l’évolution des enfants ou les façons de mieux l’exercer.
Il serait temps que le discours des pères – et partant celui des hommes – soit enfin entendu pour ce qu’il est : une réelle volonté de participer à l’éducation des enfants et à l’évolution de l’humanité.
Pour continuer votre réflexion : http://www.optionsante.com/yd_livres.php?livre=7.
Yvon Dallaire, M. Ps.
Psychologue et auteur
www.yvondallaire.com
Par Yvon Dallaire, psychologue
(Résumé tiré de Homme et fier de l’être
publié aux Éditions Option Santé (Québec, Canada) en 2001)
(Note historique : La première fête des pères fut célébrée à Spokane (État de Washington) le 19 juin 1910. C'est Sonora Smart Dodd, élevée ainsi que ses cinq frères et soeurs par son père Henry Jackson Smart suite à la mort de leur mère, qui en eut l'idée. L'idée d'une fête nationale et annuelle des pères fit son chemin, mais ce n'est qu'en 1966 qu'elle devint officielle aux États-Unis. La France la célèbre depuis 1968. J'ignore en quelle année eut lieue la première fête des pères au Québec, en Belgique et en Suisse. Quelqu'un(e) le sait ? Pour la majorité des pays, elle se tient le 3e dimanche de juin, mais le 19 mars, fête de St-Joseph, en Italie, en Espagne et au Portugal. Au Luxembourg, elle a lieu le 3 octobre. La première fête des mères remonte à la Grèce antique. La France a inauguré le premier dimanche de mars une fête des grands-mères depuis 1987. À quand une fête des grands-pères ?)
Dans un contexte social où de plus en plus de pères veulent s’impliquer dans l’éducation de leurs enfants, il serait peut-être bon de se poser la question : « En quoi consiste réellement la fonction paternelle ? » En quoi sa fonction est-elle complémentaire, et non similaire, à la fonction maternelle ? Quelle est la mission réelle du père ? Voici quelques éléments de réflexion que j’ai glanés au cours de mes lectures et de ma vie de père et qui m’ont servi à écrire le chapitre « Un père, pour quoi faire ? »
Il existe une différence fondamentale entre rôle sexuel et fonction sexuelle. En résumé, le rôle désigne des comportements, des actes ou des attitudes conscientes, volontaires, concrètes, interchangeables et relatifs comme les tâches ménagères ou de pourvoyeurs. Ces rôles évoluent au gré du temps et des modes et peuvent être indifféremment remplis par la mère ou le père (identité de genre). La fonction est à l’inverse des rôles car celle-ci est inconsciente, psychologique (non volontaire), unique, spécifique et absolue (identité sexuée). Aucune mère, malgré sa bonne volonté, ne peut remplir la fonction paternelle ; elle ne peut remplir que « sa » fonction maternelle. Et vice versa !
La fonction maternelle est d’abord une fonction de matrice, de source nourricière, d’enveloppe, de réceptacle de vie, de rétention. La bonne mère représente l’abri, la sécurité, la protection, la chaleur, l’affection, la fusion, la compréhension… La mère représente l’amour. La fonction du père en est une de séparation, d’expulsion du sein maternel, de distinction, de différenciation. Le bon père doit éduquer ses enfants dans le sens étymologique du mot « educare » : faire sortir, tirer dehors, conduire au-dehors avec soin, montrer le chemin.
La fonction du père est de séparer l’enfant de la mère. Il doit s’interposer entre la mère et l’enfant pour permettre à l’enfant de développer son identité en dehors de la symbiose maternelle et rappeler à la mère qu’elle est aussi une femme, une amante, un être de plaisir, non seulement un être de devoir généreux. Si la mère représente l’amour fusionnel, le père représente les limites, les frontières, la séparation psychologique.
L’enfant a besoin de sentir toute l’attention de la mère pour découvrir sa puissance. Mais il a aussi besoin des interdits de son père pour connaître ses limites et apprendre à faire attention aux autres. L’enfant apprend, par sa mère, qu’il est au centre de l’univers, de son univers ; il doit apprendre, par son père, qu’il existe d’autres univers avec lesquels il devra collaborer pour survivre et s’épanouir. L’enfant doit apprendre à se situer à mi-chemin entre l’attitude du chat et du chien. Le chat se croit le maître en voyant tout ce que son « esclave » fait pour lui, alors que le chien perçoit son propriétaire comme son maître parce qu’il est capable de tout faire pour lui.
D’après les psychologues, la fonction paternelle se manifeste dans cinq secteurs précis :
1. La protection. Auparavant, grâce à sa force physique, cette protection était surtout limitée aux dangers physiques extérieurs : l’homme des cavernes devait protéger les siens de prédateurs de toutes sortes. L’homme du XXIe siècle sera de plus en plus appelé à assurer, en plus, une sécurité émotive non seulement pour ses enfants, mais aussi pour sa femme (c’est d’ailleurs là l’une des principales demandes de la femme moderne). Sa femme et ses enfants veulent pouvoir compter sur lui. Pour ce faire, il doit évidemment être présent, physiquement et psychologiquement, et être valorisé dans cette fonction.
2. L’éducation. Le père doit faciliter à ses enfants l’apprentissage du contrôle de soi ; il doit leur apprendre à renoncer à la satisfaction immédiate de ses besoins et désirs ; il doit leur apprendre la patience. Il doit surtout les aider à canaliser leur agressivité vers une expression positive et constructive de celle-ci. Il est évident que, ce faisant, il apprend lui aussi à mieux gérer ses propres besoins et sa propre agressivité. Mais n’est-ce pas en enseignant qu’on apprend à enseigner ?
3. L’initiation. Le père a aussi comme fonction d’humaniser l’enfant à la frustration et au manque afin de pouvoir l’intégrer dans le monde adulte et le monde social, comme cela se fait dans les rituels initiatiques des tribus dites « primitives ». Le père initie l’enfant aux règles de la société, sinon aucune vie sociale n’est possible. La démission du père à ce niveau, ou son exclusion, est probablement en grande partie responsable de l’augmentation croissante de la délinquance juvénile. Les enfants deviennent délinquants parce qu’ils continuent de croire que tout leur est dû et que les autres sont à leur service (comme l’était maman).
4. La séparation. La femme moderne demande à l’homme de l’accompagner dans toutes les étapes de la grossesse, de l’accouchement et des soins de l’enfant et je crois que cet accompagnement constitue une excellente façon de développer le sens de la paternité. Mais, j’insiste pour réaffirmer que la fonction du père est de séparer l’enfant de la mère et la mère de l’enfant et non pas de former une « sainte trinité » où chacun perd son identité. Ainsi, le père permet la survie et l’épanouissement de l’enfant ; ainsi, l’homme permet la survie et l’épanouissement de la femme qui existe dans la mère.
5. La filiation. Peu importe le nom de famille donné à l’enfant, celui-ci a besoin de savoir qu’il a un père et qui est ce père. Il a aussi besoin de savoir qu’il s’inscrit dans une lignée qui possède une histoire. Il a besoin de se sentir relié à l’humanité, qu’il fait partie de la grande famille humaine. Traditionnellement, la filiation était patrilinéaire ; elle assurait au père qu’il avait un fils ou une fille et elle assurait à l’enfant, fille ou fils, qu’il avait bien un père, ce père.
La maternité ne fait pas de doute : la mère sait que c’est « son » enfant parce qu’elle l’a porté. La paternité, elle, doit parfois être prouvée et c’est la raison principale pour laquelle, ne l’oublions pas, la filiation patrilinéaire et la monogamie se sont développées. L’homme peut ainsi être assuré qu’il est vraiment le père de ses enfants et qu’il peut consacrer ses ressources, sa force de travail et son affection à leur survie et leur développement. C’est une attitude extrêmement paranoïde de croire que les hommes ont inventé ces institutions pour asservir les femmes. Ils l’ont fait pour protéger leurs droits, leur paternité, ce qui m’apparaît un mobile tout à fait légitime. Sinon, l’homme serait encore plus esclave de la femme en ce sens que sa fonction serait réduite à son rôle de pourvoyeur : améliorer les conditions de vie de n’importe quel enfant et il devrait probablement prendre en charge de nombreux enfants qui ne sont pas les siens. D’ailleurs, diverses études rapportent qu’actuellement de 2 à 8 % des enfants sont élevés par un père qui n’est pas le leur et ce, à l’insu du père.
Déjà, en juillet 1966, Margaret Mead proposait dans un article de Redbook le mariage en deux étapes. La première consistait en un lien légal sans véritable engagement et sans conséquences advenant un divorce : le mariage individuel ou amoureux. La deuxième étape légalisait la relation à long terme avec des garanties concernant les enfants en cas de divorce : le mariage parental. Ce mariage unirait les co-parents à vie. La première étape a donné naissance au foisonnement des unions libres des années 70 et 80. Mais la deuxième étape n’a jamais pris forme. Les enfants n’ont aucune garantie que leurs droits seront respectés dans le cas de divorce. Les mariages basés sur le sentimentalisme, le non-engagement et l’absence de sens pratique responsable deviennent évidemment explosifs et traumatisants pour toutes les parties en cause au moment du divorce, et les enfants sont souvent l’enjeu des disputes entre ex-amants.
Les alternatives du père
Devant la situation actuelle, l’homme devenu père se trouve face à une alternative que l’on peut présenter de différentes façons :
1. Il délègue toutes ses responsabilités à la mère et lui laisse tout le pouvoir ou bien il s’approprie la partie du pouvoir qui lui revient et fait partie intégrante du triangle familial.
2. Il reste le pourvoyeur de nourriture qu’il a été depuis le début de l’humanité ou bien il s’implique en plus au plan relationnel et émotif pour éviter d’être le père manquant à l’origine des enfants manqués (Guy Corneau) parce qu’ils ont eu trop de mère et pas assez de père.
3. Il démissionne et ne sert que d’épouvantail au service de la mère (bonhomme 7 heures ou père fouettard) ou bien il se tient debout et se « bat » pour remplir sa fonction de père.
Comme l’a si bien fait ressortir le sociologue québécois Germain Dulac (La configuration du champ de la paternité : politiques, acteurs et enjeux, in Lien social et politique, no 37, printemps-été 1997), les études faites sur la paternité l’ont été autour des quatre paradigmes négatifs suivants : la passivité, l’absence, la violence et l’abus. On s’est plutôt penché sur les conséquences de l’absence ou de la passivité du père et sur les effets négatifs des abus de pouvoir paternels plutôt que de chercher à étudier la paternité pour elle-même, ses caractéristiques intrinsèques, ses apports à l’éducation et l’évolution des enfants ou les façons de mieux l’exercer.
Il serait temps que le discours des pères – et partant celui des hommes – soit enfin entendu pour ce qu’il est : une réelle volonté de participer à l’éducation des enfants et à l’évolution de l’humanité.
Pour continuer votre réflexion : http://www.optionsante.com/yd_livres.php?livre=7.
Yvon Dallaire, M. Ps.
Psychologue et auteur
www.yvondallaire.com
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